Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mina et lili s'occupent....
Mina et lili s'occupent....
Archives
29 septembre 2015

Ariddavu...

 

Je vous emmène dans un petit village abandonné....

Pour m'aider, je me suis servie de ce texte trouvé sur une page Web  

Illustré avec mes photos....

 

Ce village abandonné est situé sur la commune de Sartène, près de la D48. A moins de 300 m d’altitude, sur un éperon rocheux en forme de lune, il domine la petite vallée de Murtella.

 

2015 09 Sartène4

 

Il n’est plus habité depuis des années (voir les témoignages ci-après), il reste les murs en granit et quelques toits en tuile, mais on dirait que la vie était présente encore hier. Je pense qu’il est intéressant de parler de ce petit village disparu où la nature a pris maintenant le dessus.

 

2015 09 Sartène44

 

Il est disposé en croissant de lune et l’école se trouve à une extrémité. On peut compter une bonne douzaine d’habitations, toutes en ruine.

 

2015 09 Sartène42

 

Seule l’école a gardé un semblant de toit.

 

2015 09 Sartène414

 

Le maquis a envahi totalement le site, laissant apparaître des figuiers au milieu d’une maison.

 

2015 09 Sartène417

 

Le four, « u fucone », est en bon état, et, était commun à tous les villageois.

 

2015 09 Sartène410

 

On peut observer qu’il n’y a pas d’église ni de cimetière. Selon le témoignagede Me LUCCHINI (81 ans), le rosaire était dit tous les soirs et on enterrait les morts à Ghjunchetu. D’après un autre témoignage, celui de Me PAGANELLI (82 ans), les gens du village avaient des relations étroites dus à leur isolement.

La vie au village s’est éteinte en 1938 affirme Me LUCCHINI. Les gens s’étaient installés à Sartène, préférant la ville à la campagne.

 

Témoignages :

 

Mme LUCCHINI (81 ans):

 

 « Je suis arrivée au village en 1934. Il y avait encore une vingtaine d’élèves qui venaient des alentours. Aucun n’habitait Ariddavu.

 Il y avait trois maisons à un étage et sept « caseddi », le four était collectif, on faisait le pain tous les quinze jours.

 

2015 09 Sartène41

 

2015 09 Sartène43

 

 On disait le rosaire tous les soirs car il n’y avait pas d’église.

 L’école a fermé en 1937, j’ai habité seule au village pendant un an, les autres (la famille GIOVANNI) étant descendus à Sartène.

 Les enfants arrivaient chargés, de très loin, puisqu’ils apportaient leurs repas de midi qu’ils prenaient chez des amis du village.

 L’école était l’ancienne habitation des MARY de Maroni . Elle a été construite plus tardivement. On s’y chauffait avec une cheminée ».

 

2015 09 Sartène411

 

2015 09 Sartène412

 

2015 09 Sartène413

 

 

Mme PAGANELLI (82 ans):

 

« Je suis née au village, et j’y ai vécu jusqu’en 1913 puis je suis partie à Maroni.

 J’ai été à l’école d’Ariddavu où habitaient toujours mes grands-parents (nous étions neuf enfants au total). L’été, les bergers montaient à Fozzaninccu  avec le troupeau (chèvres et brebis), ils partaient à une heure du matin de Maroni.

 A Ariddavu, il n’y avait pas de cimetière, on enterrait les morts à Ghjunchetu. On portait le cercueil à dos d’homme à travers le maquis.

 La spécialité du village était les « canistrons ».

 il n’y avait pas d’eau au village et la source était assez loin, elle se trouvait sur le versant face à Santu Pultru (village abandonné avec une église romane dont il ne reste que les fondations).

 Le village a du être construit ici pour des raisons défensives, entre trois pointes, l’acula (u castellu), même s’il faut aller chercher l’eau plus loin. Il y avait des rochers creux « i conchi », en hiver, l’eau de pluie nous servait de réserve pour les bêtes et notre consommation personnelle était beaucoup moins importante qu’aujourd’hui.

 Les femmes lavaient le linge à la rivière près de la route de Tizzà .

 Il y avait beaucoup de figuiers et on allait aussi récolter des amandes, des noix et des olives dans les propriétés au dessous du village.

 Le soir, les vieux organisaient des veillées et se racontaient des histoires. Les gens avaient des relations très étroites du fait de leurs isolements.

 

2015 09 Sartène415

 

 On pense que le village a été fondé par un MARY et que son frère lui, s’est installé à Cacciabeddu .

 

 

 

 Les maisons sont équipées de cheminées

 

2015 09 Sartène46

 

La pierre des maisons n'est pas la même que celle des abris pour les bêtes

 

2015 09 Sartène47

 

La pierre pour poser le pot à lait est toujours là...

 

2015 09 Sartène48

 

Quelques bouts de toit résistent encore...

 

2015 09 Sartène49

 

Avec leur cheminée...

 

2015 09 Sartène416

 

C'était une petite grimpette dans le maquis...

Une balade nostalgique...

Avec un ciel gris et menaçant...

Comme celui des régions méditerranéennes aujourd'hui !!!

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Commentaires
M
Quel magnifique reportage, quelles belles images et, quelle belle histoire émouvante,Mina .<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ose imaginer la vie de ces femmes, avec nombre d'enfants, sans eau, sans électricité ;. sans machine à laver, sans rien en fait, juste leurs mains ...<br /> <br /> L'histoire que tu nous racontes là remet les idées en place ... pour un petit moment .. <br /> <br /> Nous sommes bien gâtées !!!<br /> <br /> Merci , merci beaucoup de partager tout cela avec nous, Mina .
Répondre
L
Merci Mina pour l'histoire du village abandonné et ces jolies photos.Quelle chance d'avoir pu recueillir des témoignages, l'entretien a du être savoureux ( j'imagine avec l'accent et la nostalgie).Bon séjour.
Répondre
P
Ils ont dû être heureux ces gens de raconter leur village! On ferme les yeux et on les imagine!Pas facile cette vie c'était très rude sans eau et sans électricité!Impensable de nos jours!<br /> <br /> Et personne n'a pensé à écrire un livre????<br /> <br /> Bizzz et merci pour ce moment de rêve
Répondre
C
Nous sommes montés bon nombre de fois au village abandonné, je suis toujours aussi nostalgique, j'imagine les habitants, le soir, assis sur les bancs en pierre devant les portes, juste eux, les arbres, les animaux et le calme.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci Mina, d'avoir su faire passer l'émotion qui se dégage d'Arridavu.
Répondre
E
C'est vrai que c'est beau et triste... q'est ce que ça serait chouette que des passionnés reconstruisenttout et fassent revivre le hameau
Répondre
Mina et lili s'occupent....
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 313 746
Publicité